Le ministère annule l’interdiction de diffusion des émissions des 9 stations.
Le ministère de la Communication et de la Culture est revenu sur sa décision. Il a annoncé hier, dans un communiqué, l’annulation de la note interministérielle interdisant la diffusion de près d’une dizaine d’émissions durant la période d’urgence sanitaire. Cette nouvelle décision, qui devrait être officialisée dans une nouvelle note interministérielle, à l’issue d’une rencontre entre les membres du gouvernement concernés, a été prise à l’issue d’une rencontre avec les représentants des médias privés concernés.
A la suite d’une lettre des stations télévisions et radios concernées par cette décision, le staff du ministère, dirigé par la ministre de la Communication et de la Culture, Lalatiana Rakotondrazafy les a reçus à Anosy, dans ses locaux, lundi après-midi. Les représentants des médias concernés auraient expliqué que le secteur traverse également actuellement des situations difficiles et que l’interdiction de ces émissions ne fera qu’aggraver leurs difficultés financières.
Les responsables de radios et de télévisions présents à cette rencontre ont rassuré le ministère que leurs émissions « ne perturbent ni l’ordre, ni la sécurité publique, ni l’unité nationale et ne comprennent aucune incitation à la haine ». Le ministère de la Communication et de la Culture a alors obtenu l’assurance de ces médias sur les aides qu’ils vont fournir à l’Etat pour la sensibilisation dans la lutte contre l’épidémie de Covid-19.
La ministre, Lalatiana Andriatongarivo a indiqué à l’issue de cette rencontre qu’elle ne voulait en aucune façon faire entrave à la liberté de presse. C’est une mesure générale relative à la situation d’État d’urgence que les ministères concernés ont prise, a-t-elle indiqué. Celle-ci est d’ailleurs conforme à la Constitution, selon toujours les explications. « Je n’ai jamais voulu me mêler des lignes éditoriales de journaux, même ceux qui critiquent et contestent l’État sont libres d’exercer leur profession », poursuit-elle.
Depuis le week-end dernier, les organisations de la société civile ont dénoncé les décisions des ministères d’interdire ces émissions et la qualifient de « décision encourageant la pensée unique » et « toxique qui viennent s’ajouter au cocktail déjà mortel » de la deuxième vague de l’épidémie de Covid-19. L’Observatoire de la vie publique, Sefafi, a rappelé entre autres que « l’accès des citoyens à une information diversifiée est un droit fondamental qu’il faut absolument respecter, quelle que soit la situation en vigueur dans le pays ».
Pas plus tard que dimanche, une plateforme d’une trentaine d’organisations de la société civile a insisté sur la nécessité d’une pluralité d’idées et de débats qui faciliteraient « la prise de décision des dirigeants et des parties prenantes et aide les citoyens à être plus responsables face à cette lutte commune contre la Covid-19 ». Ils ont invité les acteurs « à prendre leur responsabilité et à dénoncer cette décision dans les plus brefs délais ».
Mandimbisoa R. Tribune de Madagascar
La presse en parle
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